La psychanalyse pour accompagner le deuil
Perdre un être cher, subir une rupture, sont des évènements tellement douloureux qu’on a parfois l’impression que l’on ne pourra jamais surmonter cette peine . Arrachement, déchirement, cataclysme intérieur sont des termes qui correspondent bien à la violence des effets du deuil .
Souvent associé à la mort, le deuil est une étape critique de la vie qui amène à se reconstruire après le décès d’un proche . Mais le deuil ne veut pas nécessairement dire mort de quelqu’un, cela peut être aussi une situation liée à la perte ( licenciement, rupture amoureuse, etc ).
La psychanalyse est une méthode efficace pour surmonter le deuil et réapprendre à vivre, pour retrouver petit à petit un équilibre psychique . En effet, par la force des mots, les émotions profondes qui accompagnent le deuil vont être identifiées, canalisées, atténuées au gré des séances de psychanalyse . Ces extériorisations permettront à terme de mieux surmonter cette épreuve difficile .
Qu’est-ce que le deuil ?
Le deuil est un processus d’adaptation émotionnelle à la suite d’une perte (d’un être cher, d’une relation, d’un emploi) . Le deuil a une dimension émotionnelle, mais aussi physique, le deuil peut affecter la dimension sociale (difficultés à maintenir les relations avec l’entourage, changements divers, besoin de calme, d’isolement) .
La perte est, par ailleurs, inhérente à toute évolution du vivant . Toute période dans l’évolution personnelle d’un sujet fait l’objet d’un deuil ouvrant l’accès à la période suivante . Le petit enfant qui s’émancipe petit à petit de la protection parentale pour investir d’autres objets sans se sentir perdu en est une illustration . Le deuil est toujours la traversée d’un manque .
L’élaboration du deuil est une réaction normale (processus psychologique d’adaptation après la perte) par laquelle tout être humain passe pour dépasser la perte et retourner à sa vie « quotidienne » .
Les étapes du deuil
La psychanalyse s’appuie sur cinq étapes successives du deuil (théorisées par le dr E. Kugler-Ross) . A noter que la durée des stades varie d’une personne à une autre bien sûr, que les étapes ne sont pas non plus toujours aussi linéaires (retour parfois à un stade antérieur) .
Le déni arrive quand la personne est encore sous le choc de l’annonce, elle refuse d’accepter la situation, les émotions paraissent absentes .
La douleur suit quand le décès est « intégré », avec des sentiments très profonds (remords, regrets, culpabilité, etc) .
La colère submerge parfois la personne en proie à un sentiment d’injustice .
Le marchandage arrive quand la personne se sent frustrée éventuellement, et qu’elle peut même blâmer les autres pour la perte subie .
La dépression est plutôt une étape où si la personne a accepté le décès, elle n’est pas en capacité d’y faire face, douleur et désespoir rythmant alors le quotidien, sensation que l’on ne sortira jamais du deuil parfois .
La reconstruction est l’étape clé du deuil, la personne endeuillée se réconcilie petit à petit avec la réalité, son entourage, elle-même .
L’acceptation permet de reprendre goût à la vie, de s’ouvrir sur un nouvel avenir, même si la douleur est encore présente mais dans une moindre mesure . Accepter n’est pas la même chose qu’oublier bien sûr .
Sortir d’un deuil c’est aussi accepter de vivre le deuil . Être accompagné le temps nécessaire, lors de rendez-vous stables, fixes, solides, au sein d’un lieu bienveillant et sécurisant permet de mettre des balises dans une mer intérieure parfois démontée . En attendant un horizon plus serein .
